vendredi 3 mars 2017

Et si on se posait les questions différemment


Voilà ma petite rédaction sur le blog du Ciffop exec.
Que répondre à la récurrente et complexe question sur le rôle du RH en 2017 ? Quel est le rôle de cet intriguent personnage que l’on croise à son embauche et que certains préfèrent fuir par la suite ? Au ciffop executive, on a pour habitude de dire que le RRH est le Responsable des Richesses Humaines. Celui à qui on demandera d’osciller entre cynique Représentant des Répressions Humaines et idyllique Chief Happiness Officer. Celui qui sera là pour veiller au climat social avec empathie, traiter des questions de bien-être et santé au travail avec humanité, en passant de l’organisation d’un pot au champomy pour une naissance, à la question du burn-out, ou de celle du cancer.

Le cancer touche de plus en plus d’actifs, 1000 nouvelles personnes diagnostiquées par jour en France, dont 400 travaillent, d’après l’INCa, Institut National du Cancer, et l’INSERM, Institut national de la santé et de la recherche médicale.
Malgré les idées reçues, il est possible de créer de la richesse immatérielle et de faire des économies en coût de friction par le maintien dans l’emploi des personnes nouvellement diagnostiquées.

En tant que RH, j’ai eu à traiter de ce sujet pour une salariée… moi !
Quand on est salarié, et qu’on est confronté à la maladie, on hésite entre garder le mutisme et libérer la parole, mais comment trouver les mots justes. 3 salariés sur 4 pensent qu’il est difficile de parler du cancer en entreprise. Pour ma part, aucun dispositif de communication interne n’avait été prévu dans ce sens. Aussi, j’ai tiré de cette mésaventure, l’envie de mobiliser autour du « care » et de sa portée systémique, tout en développant l’employabilité.
Pour accompagner au mieux les équipes confrontées à la maladie, il convient de savoir adopter la bonne posture au travers de l’accompagnement individuel. Certes les conséquences de la maladie peuvent parfois ne plus permettent ponctuellement d’exercer le même métier. Mais pourquoi ce changement ne deviendrait-il pas une occasion d’apprendre, de développer de nouvelles qualités ?

Durant un congé maternité, parental, sabbatique (un salarié qui aurait envie de faire koh lanta ?), on s’organise, on revoit les objectifs, on s’appelle, on se remplace, on s’entraide mutuellement. Alors pourquoi ne pourrait-on pas en faire autant avec le cancer en préservant les liens sociaux?

Les expertises RH et études économiques ont montré qu’en privilégiant l’accompagnement collectif, il est possible de faire d’une situation de fragilité, une occasion de créer de la valeur humaine, sociale, économique et sociétale.

Le RRH d’aujourd’hui et de demain sera celui qui aura l’ambition d’avoir pour stratégie d’entreprise, la volonté de conjuguer responsabilité sociale et sociétale avec performance et compétitivité durables. Celui qui conciliera cancer et emploi comme une équation économiquement gagnante.

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